بِسْمِ اللَّهِ ٱلرَّحْمـٰنِ ٱلرَّحِيمِ
Depuis plusieurs semaines, les polémiques autour de l’annonce du début du Ramadan se développent de manière inquiétante. L’UFCM n’est pas une organisation savante et n’a donc pas vocation à trancher sur les règles juridiques qui doivent permettre de déterminer le début du jeûne de Ramadan, mois qui reste, rappelons-le, un acte d’adoration. Cependant, nous souhaiterions rappeler un certain nombre de principes qui animent le message de l’islam et que le mois de Ramadan nous enseigne :
1. Dieu a tranché de manière explicite sur certains Textes et en a laissé d’autres face à une latitude d’interprétation. Cela nous rappelle que la vérité complète et absolue ne peut être connue que par Dieu. L’unité n’est pas incompatible avec la divergence. Au contraire, elle la conditionne car elle induit un effort d’acceptation de la différence, qui est une richesse de la loi de l’Unique. Les Compagnons qui ont parfois jeûné à des dates différentes avaient bien compris ce sens.
2. L’unanimité des savants sont en accord sur le fait que ce n’est pas la naissance de la lune qui détermine le début du mois, mais sa vision ou sa visibilité. C’est donc bien le lien direct avec la lune qui est déterminant. En tant que création divine, le cycle lunaire est un des moyens de renouer avec la manifestation de Dieu dans « le livre déployé » de la création. Dans un monde qui nous coupe de tout lien, il est nécessaire de préserver le rapport à ce qui nous rappelle Dieu.
3. La démarche du jeûne est une adoration personnelle et intime, mais elle se bâtit aussi dans le lien avec les autres, dans l’altruisme et la solidarité. C’est pourquoi aucune institution ni organisation ne peut imposer à une personne de débuter son jeûne tel ou tel jour. À chacun la responsabilité d’agir fidèlement à sa conscience, dans son rapport intime qui le lie à Dieu, dans le respect des Textes, de leurs finalités et toujours avec un cœur apaisé.
4. Le mois de Ramadan vient nous enseigner qu’il faut redéfinir l’ordonnancement du temps pour accorder la priorité au monde de l’invisible. Alors que le matérialisme nous consume, le jeûne du Ramadan est l’école de l’abstinence, du Coran, celle de la nuit, l’école du refus de la dépendance à la matière. N’est-il pas incohérent de vouloir renouer avec le temps céleste tout en négligeant l’observation de ses signes et de son cycle ?
5. Le mois du Coran nous rappelle que la norme est divine et que la raison n’est qu’un outil parmi d’autres que Dieu nous donne pour Le reconnaître. Penser que le calcul scientifique est infaillible n’est qu’une illusion. L’histoire de l’humanité prouve que les découvertes scientifiques viennent constamment confirmer ou infirmer d’anciennes découvertes. La raison est imparfaite, Seul Dieu et Sa parole sont parfaits et source d’union. Et nous ne parlons pas d’une union de forme, mais bien d’une union de cœur en reconnaissant ensemble pendant un mois (et a minima pendant 28 jours en commun) que la seule puissance qui mérite d’être adorée est Dieu.
À l’annonce de ce mois béni de Ramadan, que chacun de nous doit faire l’effort de rechercher, nous demandons à Dieu qu’Il nous permette de rompre avec ces passions qui nous enchaînent, avec ces dépendances qui nous asservissent, et avec ces illusions qui troublent la vue de nos cœurs. Puisse Dieu nous unir dans le rappel du Coran et dans la conscience empreinte de crainte et d’amour à l’égard de Sa toute-puissance.
Nous vous souhaitons un bon Ramadan, quel que soit le jour où vous le débuterez.
L’Union Française des Consommateurs Musulmans
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