La loi de l’offre et la demande est avec le principe de la libre concurrence un des principes de base du système de la modernité marchande.
Mais la loi de « l’offre et la demande » n’est pas celle de « l’offre et les besoins ».
Dans l’économie marchande, l’offre ne répond pas à un « besoin », l’offre répond à une « demande ».
Quand on dit « demande », ce n’est pas nécessairement un réel besoin. Et la « demande », dans la société marchande, doit nécessairement être exprimé en argent.
Ceux qui ont des vrais besoins (parfois vitaux) mais pas l’argent, leur « demande » n’existe simplement pas pour le système. Pourtant leur « demande » est un véritable besoin.
Par contre, le système peut répondre à la « demande » de ceux qui ont un besoin futile ou nocif (pour soi ou les gens) car ils possèdent cette argent tant recherché.
Leur « demande » qu’elle que soit son aspect éthique et son impact social et écologique sera centrale dans nos sociétés modernes et marchandes. Pourtant leur « demande » n’est pas un vrai besoin.
C’est là tout le problème de ce système. Il conduit à ce que l’argent n’est jamais là où on en a besoin. Et aujourd’hui un milliard d’êtres humains au Sud souffrent de la faim pendant qu’un autre milliard vit dans l’excès et l’exubérance.
En fait, ce principe « sacré » de la loi de l’offre et de la demande qui gère toute l’économie mondiale, vise à nous soumettre à cette dictature de l’argent et nous contraindre à ce que nos transactions économiques (et donc nos relations sociales) soient dénuées de tout sens éthique.
Toute la force de ce système est d’arriver à normaliser et à « naturaliser » ces principes (loi de l’offre et la demande, concurrence) qu’on voudrait exclusifs et totalitaires.
Pourtant ce n’est ni normal ni naturel qu’un être humain puisse souffrir de la faim parce qu’il n’a pas cet argent.
A la veille de ce mois du Ramadan, il faudrait s’en souvenir…