jeudi, avril 18, 2024
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L’abattage rituel est souvent considéré comme un dossier non prioritaire par beaucoup de musulmans. Ce dossier n’a pas pour vocation de traiter de la jurisprudence des priorités qui est d’ailleurs toute relative en fonction du contexte, mais comme nous l’avons rappelé précédemment, il ne faut pas oublier que le message de l’Islam est un message global qui permet de répondre à l’ensemble des problématiques.

L’abattage rituel fait partie de ce message et tient une place non négligeable puisque le Prophète (PBSL) nous enseigne que :

« Celui qui prie comme nous, se dirige vers notre Qiblah, et mange de notre abattage rituel, est le musulman qui est sous la protection d’Allah et de Son Messager, ne trahissez donc pas Allah dans Sa protection. » [Bukhârî]

Définition

Nous avons fait référence aux paragraphes précédents à certains interdits dans le domaine des viandes. Nous avons rappelé que les principales catégories d’interdits sont mentionnées dans le Coran :

« Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d’une chute ou morte d’un coup de corne, et celle qu’une bête féroce a dévorée – sauf celle que vous égorgez avant qu’elle ne soit morte. (Vous sont interdits aussi la bête) qu’on a immolée sur les pierres dressées… » [Coran 5/3]

Ce verset, au-delà de certaine catégorie particulière d’interdiction nous enseigne que la mise à mort d’un animal, même licite à la consommation, doit répondre à un certains nombre d’objectifs :

Le sang de l’animal doit pouvoir s’évacuer correctement.

C’est pourquoi la saignée doit être réalisée à l’aide d’un instrument tranchant. Dans le cas des espèces consommées en France (bovins, ovins, volailles), la saignée doit être pratiquée au niveau du cou par section des artères carotides, de l’œsophage et de la trachée artère. Ainsi, nous comprenons donc que toute autre méthode de mise à mort y compris par assommage est interdite. Le Prophète (PBSL) dit :

« Égorge de manière rapide. Mange (tout animal) dont on a fait couler le sang, et sur lequel a été mentionné le Nom de Dieu… » [Muslim, Bukhârî rapporte une version proche]

La mise à mort de l’animal doit être réalisée par un croyant

La mise à mort de l’animal doit se faire dans le respect du rituel rappelant la prééminence de Dieu sur l’Homme et l’animal. Ainsi, à travers cet objectif l’Homme doit se souvenir que prendre la vie d’un animal n’est pas un acte prouvant son pouvoir, mais un acte dérogatoire accordé par Dieu dans Sa générosité envers l’Homme. De ce fait seul un croyant (musulman, juif ou chrétien) peut mettre à mort un animal qui sera considéré comme halal. Mais le plus important est qu’au moment de l’abattage, le nom de Dieu soit rappelé :

« Au Nom de Dieu, Dieu est plus Grand » « Bismi-Llâh, Allâhu Akbar » [Muslim, Bukhârî…]

Bien traiter l’animal

Même si ce n’est pas un élément pouvant rendre l’animal illicite, on constate, à travers ce texte que l’objectif de l’abattage est aussi d’atténuer le plus rapidement possible les souffrances de l’animal. Un hadith du Prophète (PBSL) confirme ce propos :

« Dieu a prescrit l’excellence en toutes choses. Lorsque vous tuez, faites-le de la meilleure façon, et lorsque vous égorgez, faites-le de la meilleure façon. Et que celui qui procède à l’égorgement affûte sa lame, et qu’il soulage sa bête. » [Muslim, Tirmidhî, Nasâ’î]

De nombreux récits prophétiques vont dans ce sens et incite les croyants à tout mettre en œuvre pour alléger les souffrances de l’animal. Il faut aussi être conscient que celui qui ne se préoccupe pas de cet aspect risque la malédiction divine. Un jour, le Prophète (PBSL) est passé près d’un animal qu’on avait marqué au fer sur le front, il dit :

« Ne savez-vous pas que Dieu a maudit celui qui marque son animal sur sa face ou qui le frappe sur sa face ? ». [Abû Dâwûd, Muslim]

Sans prendre de raccourci maladroit, c’est aussi pour cette raison que nous recommandions au paragraphe précédent de privilégier la consommation de viande BIO, qui sans représenter un idéal permet déjà d’améliorer sensiblement les conditions d’élevage.

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